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16 mai 2016 1 16 /05 /mai /2016 12:09
Dévitalisation

Les chercheurs de vérité passent aujourd'hui pour des inadaptés, rêveurs irréalistes, idéalistes attardés et inoffensifs. Une introspection du monde dans lequel nous vivons, sans faire la politique de l'autruche en cherchant ne serait-ce qu'un zeste de vérité, nous amènera à constater que cette société est de plus en plus inhumaine. Si cette époque, hostile ou seulement indifférente aux valeurs humaines et spirituelles, est fondamentalement malade et anormale, on peut dire que tout individu adapté à ce temps est frappé de la même pathologie et de la même anormalité. Les Écritures saintes ne disent-elles pas : « Que nul ne s'abuse lui-même : si quelqu'un parmi vous pense être sage selon ce siècle, qu'il devienne fou, afin de devenir sage », Corinthiens 1.3-18.

Bruno Lacroix

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21 avril 2016 4 21 /04 /avril /2016 14:31
La route sûre et unique est-elle une aliénation ?

Vie d'autrefois avec ses violences, ses cruautés, ses excès dans tous les sens, mais aussi sa fragilité, ses incertitudes, ses revers brutaux : ses grands coups· de vent de la maladie

et de la mortalité qui pouvaient à tout instant et sans transi­tion précipiter l'homme dans son néant et devant Dieu. Les hasards de la guerre et de la faim, les épidémies faisaient

passer chaque jour une infinité d'individus de l'état de vitalité triomphante à celui de suppliant ou de cadavre : « Madame se meurt, Madame est morte ... »

Ces temps sont révolus. Les progrès de l'économie et de la médecine ont diminué les risques cosmiques, l'épuisement des instincts et l'égalitarisme des lois a amorti les grandes explosions de l'orgueil et du péché -et, à la vieille faune humaine, si riche par sa diversité et ses contrastes, s'est sub­stitué un troupeau dont les animaux se ressemblent de plus en plus et cheminent sur une même voie, avec de minuscules et prudents écarts. Les grands risques ont disparu avec les grands défis -et l'humanité s'avance sur cette route tou­jours plus sûre et plus confortable dont on a bouché les fondrières, relevé les tournants, adouci les pentes et que bordent, à intervalles réguliers, des plaques indicatrices et des refuges.

Où sont les âpres sentiers d'autrefois où l'on pouvait tom­ber et s'égarer, mais où le mystère et l'imprévu distillaient toutes leurs magies ? Si Madame a trente ans et se porte bien, il est hautement probable qu'à moins d'un accident d'automobile (c'est aussi un signe des temps que cette mé­canisation du risque !) nous la retrouverons, dans un an ou dans cinq ans, aussi solidement installée dans l'existence.

Le voyage est devenu si facile, si exempt d'embûches qu'il équivaut presque à l'immobilité et que l'homme, bercé par ce mouvement trop uniforme, finit par oublier sa condition même de voyageur. La vie est un songe, disait-on jadis.

Mais on a construit tant de garde-fous au bord des abîmes côtoyés par les somnambules que ceux-ci courent de moins en moins, avec le risque de tomber dans l'inconnu, la chance

d'être réveillés de leur rêve. Protégés contre la griffe inexo­rable du Dieu-destin, nous échappons du même coup à la miséricorde du Dieu sauveur. La Fatalité vaincue entraîne la Providence dans sa ruine : c'est l'homme qui, désormais, compte et entretient tous les cheveux de sa tête. La route est sûre et unie, qui va de Jérusalem à Jéricho; il n'y a plus de brigands embusqués sur ses bords, mais la pitié miracu­leuse du bon Samaritain n'aura bientôt plus d'emploi... Gustave Thibon

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28 mars 2016 1 28 /03 /mars /2016 08:27
  1. Je me réjouissais tout à l’heure de voir l’homme assez dépouillé de lui-même pour n’avoir plus de recours qu’en Dieu. Mais je me demande à d’autres instants s’il lui reste assez de substance humaine pour que le divin puisse s’y greffer. Le viol généralisé des rythmes de la nature et de la vie, l’effacement progressif des différences et des hiérarchies, l’individu transformé en grain de sable et la société en désert ; la sagesse remplacée par l’instruction, la pensée par l’idéologie, l’information par la propagande, la gloire par la publicité, les mœurs par les modes, les principes par des recettes, les racines par des tuteurs ; l’oubli du passé stérilisant l’avenir ; la disparition de la pudeur et du sentiment du sacré ; la machine rejaillissant sur l’âme et la recréant à son image – tous ces phénomènes d’érosion spirituelle alliés à l’orgueil prométhéen de nos conquêtes matérielles ne risquent-ils pas de nous conduire jusqu’à ce degré d’épuisement dans les choses vitales et de suffisance dans l’artifice au-delà duquel la pitié de Dieu assiste, impuissante, aux déchéances de l’homme ?

  2. A mesure que nous avançons dans la vie, nos certitudes diminuent en nombre et en précision, mais elles croissent en profondeur, en intimité, en certitudes. Elles sont de plus en plus sûres et de moins en moins communicables.

  3. Maturité. On sait moins de choses, mais on en devine davantage. L’esprit se borne souvent à poser des questions, mais à un niveau infiniment plus profond que celui auquel il croyait jadis les résoudre. On passe de la fausse lumière de la connaissance artificielle au demi-jour de la connaissance intuitive.

  4. Redimere tempus. L’unique noblesse de l’homme, la seule voie de salut tiennent dans ce rachat du temps par la beauté, la prière et l’amour. Hors de là, nos désirs, nos passions, nos actes ne sont que « vanité et poursuite du vent », remous du temps que le temps dévore. Tout ce qui n’est pas de l’éternité retrouvée est du temps perdu.

Notre regard qui manque à la lumière
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7 février 2016 7 07 /02 /février /2016 08:50
Bonheur ou Profondeur

« Le poisson recherche les grandes profondeurs, l’homme cherche le bonheur » (proverbe russe). Mais il arrive aussi à l’homme de vouloir plonger dans les profondeurs bien qu’il reconnaisse qu’on n’y trouve pas le bonheur, qu’on y est mal, quelquefois même très mal.

Il est difficile d’expliquer pourquoi cela se passe ainsi. On qualifie ce besoin de trouble mental, de maladie psychique. En tout cas dès que l’homme remplace « bonheur » par « profondeur » ses semblables cessent de le comprendre et s’écartent de lui.

• Léon Chestov, Les grandes veilles, Préface, aphorisme I.

Un bon moment à passer"... C'est peut-être dans ces mots que l'on saisit le mieux l'angoisse de l'homme qui pressent une certaine vacuité du bonheur. Rester à la surface, employer sa vie à la parcourir en tous sens, pourchassant un bonheur insaisissable et éphémère : l'homme qui "cherche" est très vite saisi par la trivialité de l'entreprise. Alors, peut-être malgré lui, il amorce sa plongée dans les profondeurs froides et obscures du questionnement existentiel, là où "ses semblables, esprits encrassés de modernité, cessent de le comprendre"...

En perseverant, à la limite de l'asphyxie et en oubliant le chant des sirène à la surface de la raison il risque de trouver la perle- Bruno

"Le Royaume des cieux est comparable à un négociant qui recherche des perles fines. Ayant trouvé une perle de grande valeur, il va vendre tout ce qu'il possède, et il achète la perle."

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Bruno Lacroix
5 décembre 2015 6 05 /12 /décembre /2015 12:18
Conference sur la signalisation de la sérotonine : ce qu'il nous reste à découvrir"

" La sérotonine : ce qu'il nous reste à découvrir” Conférence

du 24 mai 2016 à Limelette

Bruno Lacroix

Le stress, ressenti au niveau du système nerveux entérique (SNE) agit directement sur la

muqueuse intestinale et provoque la sécrétion de sérotonine. La sérotonine est un

neurotransmetteur qui influence les « états d’âme ». Il est produit à 95 % par les cellules

nerveuses de l’intestin ! On trouve la sérotonine dans le cerveau, mais aussi dans tout notre

organisme. Avoir «la peur au ventre», «du cœur au ventre», «l’estomac noué», « avoir du

mal à digérer une expérience » nombre d’expressions traduisent le lien entre les émotions et

la partie centrale de notre corps.

Le système nerveux entérique s’apparente au cerveau et est en communication

permanente avec celui-ci, souffrant parfois des mêmes maux. C’est pour cela que l’on

nomme souvent l’intestin le deuxième cerveau.

La sérotonine est impliquée dans la régulation de fonctions telles que la thermorégulation,

le cycle veille-sommeil, la douleur, l’anxiété ou le contrôle moteur, les comportements

sexuels et alimentaires. Elle est aussi connue comme l’agent de la satiété, en diminuant

l’apport alimentaire. La sérotonine est « le neurotransmetteur de la sociabilité » et de la

bonne humeur.

Son dysfonctionnement engendre irritabilité, colère, violence, voire même, le suicide. En

effet, la sérotonine est la « xylocaïne » de l’esprit car elle atténue la douleur, elle est la

molécule du Zen.

Un des meilleurs moyens pour éviter les ravages du stress et d’aborder la vie avec sérénité

et d’avoir un taux de cérébrale de sérotonine optimum. Les rythmes circadiens, le climat, les

saisons, l’alimentation, le stress influencent positivement ou négativement la sérotonine

selon les circonstances.

Dans cette conférence, nous verrons la meilleure façon d'optimiser cette signalisation

sérotoninergique, ainsi que tous les obstacles ne permettant pas d’augmenter son taux de

sérotonine cérébrale et entérique et comment les contourner. Aborder la vie sans

sérotonine c'est de pratiquer le parachutisme sans parachute.

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16 novembre 2015 1 16 /11 /novembre /2015 06:11

Une belle presentation de Chestov par Daniel Epstein

La philosophie spéculative ne peut prétendre à la vérité que demande avec rage Chestov. Pour lui la raison, eût-elle un magnifique pelage religieux (Augustin, Anselme, Thomas d'Aquin…), n'est pas tant un moyen de preuve qu'un animal de proie. À cet esprit prédateur Chestov oppose la vie. Et celle-ci est au sortir des eaux mêlées et douteuses des sommeils grec, ecclésial, kantien et hégélien dont il serait temps de s'extraire. L'homme a trop tardé sur la terre, devant soi : « L'homme doit se réveiller de son sommeil séculaire et se décider à penser dans les catégories dans lesquelles il vit. » C'est que, pour Chestov, il vivait et s'obstine toujours à vivre dans les catégories dans lesquelles il pense. Mais les Psaumes sont là pour venir au secours de Chestov. Comme le Livre de Job. C'en est étonnant : quand on les lit, on le lit. Ouvrons :

« Ma bouche énonce la sagesse,

et le murmure de mon cœur l'intelligence » (49).

Voilà une sagesse dont l'origine est une énigme. Et il y a une intelligence du cœur qui n'est pas l'intelligence de la raison : faut-il le rappeler ? Mais comme tout ce qui est trop connu, on en oublie la substance. Le cœur a ses raisons et la raison n'a pas de cœur. Aussi fait-elle de très bons curés, religieux ou laïcs en prime. Audi Israel. Écoute Israël. Non, ce n'est pas le tocsin. C'est le dogme. Pour Chestov, tout est là. Il faut sonner le tocsin. Pas l'ombre de démonstration. Pas l'ombre de preuve rationnelle. Qui a besoin de démonstration et de preuve pour exercer son écoute ? Et celle-ci doit-elle demander une autorisation à la raison, une sorte de passeport intérieur ? Tout le monde connaît l'histoire des deux portes : sur l'une il est écrit paradis et sur l'autre conférence sur le paradis. Il y a queue à cette dernière. Personne devant la première, ou peut-être bien Platon Karataïev, un homme total et vrai, et un autre Platon celui-là. Voilà où en est la situation intellectuelle et morale, baignée dans la claire raison des guerres et des massacres. Cette raison pour Chestov, ça sera toujours du propre et du malappris. C'est pourquoi à l'abri de ses regards de Méduse, il veut recentrer les problèmes de l'être sur l'homme de chair et de sang. L'être imprègne notre existence ; la connaissance scientifique est soumise à la contrainte et à l'objectivation ; seule la foi (Sola fide, Chestov fait appel à Luther) est connaissance non objectivée et liberté.

Christian Mouze

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26 octobre 2015 1 26 /10 /octobre /2015 07:35

Russe sous-titré français
Sur l'importance de la simplicité et de l'humilité dans la prière.
D'après la nouvelle de Tolstoï intitulée "Les 3 vieillards".
Pour lire la nouvelle complète : http://www.biblisem.net/narratio/tols...

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16 septembre 2015 3 16 /09 /septembre /2015 12:26
Conference Maladie de Lyme & Co-infection - Toulouse

Conference Maladie de Lyme chronique Toulouse le 19 Septembre 2015

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13 août 2015 4 13 /08 /août /2015 19:07
Les polluants/toxines et les infections de l'environnement sont la principale cause des maladies auto-immunes

Les polluants/toxines et les infections de l'environnement sont la principale cause des maladies auto-immunes. Que ce soit un allergène, une toxine, une infection ou même certains aliments, tout cela affecte de façon constante notre système immunitaire. Celui-ci ne sera plus en mesure de faire la distinction entre tous ces antigènes et les tissus des organes du corps. L'inflammation systémique chronique qui se produit à cause de cette réponse immunitaire défectueuse conduit le corps à s'attaquer à son soi. Cette inflammation "silencieuse" est sous-jacente de nombreuses maladies, y compris les troubles auto-immunes les plus couramment connus tels que la polyarthrite rhumatoïde, la maladie de Crohn, le syndrome de Guillain-Barre, le lupus, la sclérose en plaques, le psoriasis et bien d'autres.

L'inflammation est due à beaucoup de choses, mais de toute évidence un facteur majeur est la charge totale des pathogènes que nous portons. Je crois que nous avons tous plus ou moins une infection chronique présente, y compris le candida, le chlamydia, l'Epstein-Barr, l'herpès ect.... Personne aujourd'hui n'est vraiment sans ces infections. Ceci est vraiment juste la pointe de l'iceberg, parce que si vous ne n'avez pas de Candida ou de cytomégalovirus (CMV), du Coxackievirus, du Chlamydia ou la maladie de Lyme, nous allons trouver d'autres choses tels des parasites. Ces infections non diagnostiquées sont à l'origine ou contribuent aujourd'hui au développement des maladies chroniques les plus répandues comme l'autisme, la maladie d'Alzheimer, l'arthrite, et même le cancer. Le CMV est signalé être présent dans la majorité des personnes dans les maladies cardiovasculaires et l'hypertension. Le Chlamydia (C. pneumoniae) est lié à des maladies du coeur, la tension artérielle, l'asthme, la maladie d'Alzheimer et à une diminution de l'espérance de vie.

La sur-utilisation de la médecine conventionnelle et surtout la prescription d'antibiotiques et vaccins ne font qu'aggraver le problème. Les antibiotiques tuent toutes les bactéries dans le corps, y compris ceux dont nous avons besoin. Beaucoup de femmes après la prise d'antibiotiques se retrouvent avec des infections vaginales (parce que leur équilibre bactérien normal a été perdu). Les antibiotiques augmentent les infections fongiques et levures qui sont considérées comme une cause majeure du cancer. Les oncologues montrent que les levures et les infections fongiques sont une partie intégrante du cancer. Le Journal de l'American Medical Association a fait état d'une étude sur 10 000 femmes dans laquelle les femmes qui ont pris des antibiotiques plus de 500 jours dans une période de 17 ans avaient deux fois plus le risque d’avoir un cancer du sein que celles qui n'ont pas utilisé d'antibiotiques. Même les femmes qui en ont pris une seule fois avaient une augmentation statistique du risque de 1,5 fois. Les études récentes ont montré une association entre l'utilisation d'antibiotiques avec une incidence plus élevée de maladies telles que le cancer du sein, les troubles inflammatoires de l'intestin, la maladie de Crohn, et certaines pathologies chez les enfants tels le rhume des foins, l'asthme, l'autisme et d'autres maladies neurologiques. La surexploitation généralisée des vaccins a également a causé des maladies graves, et a même introduit la maladie contre laquelle on avait été vacciné.

Les antibiotiques finissent pour la plupart à ne plus être utiles contre des infections et finissent par tuer les organismes utiles dont nous avons besoin pour rester en bonne santé. Les énormes quantités d'antibiotiques donnés aux animaux élevés pour l'alimentation sont aussi une catastrophe. Les infections sont de plus en plus agressive en raison de la résistance aux antibiotiques et de multiples mutations virales. L'urgence aujourd'hui et de faire face à la racine du problème, c'est à dire reconnaître l'auto-immunité et toute autre maladie chronique qui reflète un problème multifactoriel. Le traitement conventionnel est souvent inefficace et sans les approches médicales alternatives de guérison de ces infections sub-cliniques cela peut être presque impossible. nous verrons dans cette conférence que le plus important de se concentrer sur la désintoxication totale du corps via la nutrigenomiqueet la restauration de la fonction cellulaire, de sorte que nos corps peuvent mieux gérer tout agent pathogène auquel il est exposé, naturellement.

Extrait article de conference "Nutrigenomique & detoxication" Bordeaux- Bruno Lacroix-Copyright

Centers for Disease Control. 2005. National Report on Human Exposure to Environmental Chemicals. http://www.cdc.gov/exposurereport/

Brod, S.A. Unregulated inflammation shortens human functional longevity. Inflamm. Res. 2000 Nov; 49(11): 561-70.

Cheng J, Ke Q, Jin Z, Wang H, Kocher O, et al. (2009) Cytomegalovirus Infection Causes an Increase of Arterial Blood Pressure. PLoS Pathog 5(5): e1000427. doi:10.1371/journal. ppat.1000427 http://www.plospathogens.org/article/info%3Adoi%2F10.1371%2Fjournal.ppat.1000427

Wakefield, Andrew. Callous Disregard: Autism and Vaccines – The truth behind a trage
dy (2010)
http://www.callous-disregard.com

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8 août 2015 6 08 /08 /août /2015 18:37
Entrez par la porte étroite

713 Entrez par la porte étroite. Car large est la porte, spacieux est le chemin qui mènent à la perdition, et il y en a beaucoup qui entrent par là. 14 Mais étroite est la porte, resserré le chemin qui mènent à la vie, et il y en a peu qui les trouvent.

Ce qu’évoque ce passage du Nouveau Testament est somme toute assez simple à comprendre. Une quantité considérable de philosophes, de penseurs et de religieux, bien que totalement opposés dans ce qu’est le fond de leurs idéologies, ont en réalité continuellement rabâché cette « vérité » que reprend ici le Christ. De sorte que le prophète de Galilée n’apporte là rien de nouveau. Il confirme un savoir universellement reconnu, lequel fut maintes fois formulé avant lui, de même qu’il sera abondamment repris après lui. Toutes les doctrines humaines, qu’elles soient d’ailleurs athées ou qu’elles se réfèrent au divin, s’accordent donc sans peine sur ce qu’affirme lui aussi le texte biblique.

Toutefois, mise dans la bouche du Christ, cette vérité devient un piège. Un piège dans lequel les églises sont tombées en masse, pensant de surcroît, balourdes comme elles le sont trop souvent, y trouver la révélation. S’il y a une révélation sous-tendue dans ce que dit ici le Christ, c’est précisément lorsque nous découvrons – après – qu’il ne cessa d’affirmer tout le contraire dans la suite de ses discours !

Il est d’abord indéniable que « le chemin resserré » évoque la souffrance, la difficulté et même une certaine forme de traumatisme. On a beau se tortiller dans tous les sens, affirmer le contraire serait simplement une malhonnêteté intellectuelle vis-à-vis du texte. Le terme « resserré », tant dans son étymologie que dans ses utilisations dans le Nouveau Testament fait toujours référence à l’affliction, la pression, les tribulations, le malheur ou encore les persécutions. Ainsi donc, depuis fort longtemps, les maîtres ont enseigné qu’il fallait apprendre à renoncer aux plaisirs faciles et mettre en valeur travail et vertu ; que seules la discipline morale, l’endurance dans l’épreuve ou encore la ténacité dans le malheur, pouvaient obliger la vie à produire un fruit riche et glorieux pour le disciple qui se consacrerait à une telle étroitesse dans son mode de vie. À contrario, ils ont montré aux hommes que l’indiscipline morale, l’inconstance et le manque de maîtrise face à ses passions conduit inévitablement à l’échec, à une vie de médiocrité et à se perdre soi-même. Quiconque a un peu de culture et ouvert quelques livres aura très vite découvert que toute l’Antiquité, toutes les religions orientales, les trois monothéismes et tous les humanismes ont prêché à leur manière « la porte étroite et le chemin resserré ». Tous savaient que c’est à cette seule condition qu’ils pouvaient conduire à la victoire leurs idéologies et s’assurer une prospérité finalement arrosée des larmes et du sang des peuples.

L’Histoire nous offre tant et plus d’exemples d’hommes, nous dit Chestov, « qui sans la foi ni aucune vérité révélée ont exalté le courage et les vertus. » C’est pourquoi, si l’on s’en tient aux signes distinctifs du texte de l’Écriture qui est ici proposé, « on se trouve dès lors obligé de voir en ces héros des témoins de la vérité et même des croyants, car ils ont prouvé leur foi par la souffrance. » Enfin, dit-il, « leur désintéressement étant absolu, puisqu’ils ne comptaient même pas sur la béatitude, ni dans cette vie, ni dans l’autre, […] ce désintéressement est donc tel qu’il assure à l’éthique un triomphe complet. Un désintéressement tel qui transforma ces hommes en authentiques martyrs de l’éthique. »

Car c’est bien d’éthique dont il est question ! C’est bien de la Loi dont parle en vérité le Christ lorsqu’il reprend lui aussi ce principe. Le choix étroit et resserré de la discipline, de la morale, des vertus du travail et du renoncement, c’est la clef de voûte de la Torah ; et à cette clef est rattachée la promesse de la réussite, de la richesse, et pour celui qui croit en une divinité, la promesse du salut de son âme. Soit donc, dit le Christ, dans la pure tradition mosaïque : « Ô homme, si tu veux être sauvé par la Loi, et de plus avoir ici-bas les bénédictions célestes – tu dois apprendre à renoncer à la facilité, te livrer à une discipline rigide et de plus te préparer à souffrir ! » L’ensemble des chapitres 5 à 7 de l’Évangile de Matthieu d’où est tiré ce passage est d’ailleurs une mise en valeur de la Loi que le Christ élève à un niveau totalement inacceptable. Son propos est plus que pharisien, il est extrémiste : « Soyez parfait ! » Le verset même qui précède le propos sur « la porte étroite et le chemin resserré » est d’ailleurs le suivant : « Tout ce que vous voulez que les hommes fassent pour vous, faites-le de même pour eux, car c’est la loi et les prophètes. » Or, quiconque veut mettre en pratique ce « commandement » et agir envers son prochain avec un tel niveau de conscience, celui-ci se prépare tout simplement aux pires souffrances sur cette terre. Car la chose est simplement humainement impossible à mettre en pratique.

Le Christ le sait fort bien. C’est donc volontairement qu’il met la barre de la Loi à la hauteur où elle est en vérité ; c’est-à-dire au niveau de l’impossible. C’est pourquoi, tout au long de ces trois chapitres, et comme dans une sorte de mouvement de sablier, il distille petit à petit dans son propos une autre pensée – une pensée absolument différente. Son désir est en effet d’amener ses auditeurs dans le doute vis-à-vis de la Loi, puis de les conduire vers une autre dimension de la relation avec Dieu ; une relation qui s’appelle la Foi seule, laquelle est aussi scandaleuse qu’extraordinaire. Tout est là-bas absolument gratuit, et c’est l’impossible, comme sortit ex nihilo et de nulle part qui sert de glaise pour pétrir l’homme qui marche sur cet étrange chemin.

Pareillement, alors qu’il commente un autre auteur russe, Anton Tchekhov, le philosophe Lev Chestov dira la chose suivante : « Tout ce qui est vraiment nouveau naît d’ordinaire en nous contre notre propre volonté. Les personnages de Tchekhov, eux, gens anormaux par excellence, se trouvent placés dans la nécessité antinaturelle, et par conséquent terrible, de créer ex nihilo. »

Ainsi donc, dira le Christ bien plus tard dans l’Évangile : « Ce n’est pas vous qui m’avez choisi ; mais moi, je vous ai choisis », (jn 1516). Car dit-il, en somme : « Tu auras beau choisir le chemin le plus resserré qui soit, passer par la porte la plus étroite que l’idéologie humaine puisse inventer, te flageller, souffrir le martyre et te sacrifier pour ton prochain, si je ne t’ai pas choisi, tu ne passeras pas et jamais tu n’atteindras le monde-à-venir ! Tout dépend de moi et rien de toi. » L’homme est dans la situation antinaturelle des personnages de Tchekhov ; il est sans chemin aucun et Dieu a définitivement verrouillé toute porte. Humainement parlant, on ne peut dire qu’« il y en a peu qui suivent le chemin menant à la vie » car il n’y en a aucun ! Il n’y a pas plus de porte qu’il n’y a de chemin spacieux ou resserré où l’homme aurait le choix de marcher pour trouver la vie divine : tout tient à l’élection. L’homme doit naître à partir de rien, sans faire le moindre pas et sans même la moindre et minuscule part de sa volonté : l’homme de Dieu est celui qui naît contre sa volonté et à partir d’un geste d’en-haut qu’il ne maîtrise en rien. Or, cette naissance comporte une souffrance certaine, et même une mort, car l’enfant qui naît meurt en même temps à l’embryon terrestre qu’il était ; puis il apprend enfin à respirer avec ses propres poumons et non plus au travers de sa mère. Cependant, l’identité du chemin sur lequel Dieu vient de le faire surgir pour le conduire durant toute sa vie n’est ni celui de l’étroitesse ni celui de la souffrance ! C’est celui de la liberté d’être enfin soi-même et de voler petit à petit avec ses propres ailes hors de sa nature première. Il n’est ni sur le chemin spacieux du conformisme, ni sur le chemin étroit des élites, des saints, des justes, des canonisés ou je ne sais quelle autre caste sacerdotale – il est dans l’ailleurs d’un chemin inclassable et incognito.

C’est-à-dire que le chemin du Christ n’est ni large, ni resserré – il est tout autre ; et en vérité, il est autant l’un que l’autre. Il est radicalement resserré parce que chaque-Un est unique, et il est aussi absolument spacieux et large parce que la promesse de l’Être, c’est l’infini des possibles. De telle sorte que vouloir identifier le chemin selon tel ou tel mode de vie conduit inévitablement vers une pratique magique du divin, vers une sorte d’envoûtement, de charme mystique. Le chemin est réellement inclassable, il échappe à toute catégorie. L’incognito est le sceau du chemin et la foi sa seule force ; mais dès l’instant où l’on veut enfermer l’Esprit d’intimité avec le Christ dans une autre attitude que celle de l’incognito et de la foi, une attitude générale, visible, sensible, théorique, théologique – on quitte en vérité le mouvement de l’Esprit. On quitte cette liberté qui lui est propre, celle où la foi et l’inclassable du chemin particulier sont les seuls témoignages. Si l’identité du chemin de la Loi, de la raison et de la morale, c’est d’être difficile, pénible et pétri de souffrance, on ne résout pas le problème en lançant comme un benêt que le chemin du Christ serait tout simplement son opposé ; c’est-à-dire la joie, l’extase et un mode de vie fait de signes, de bienfaits et de conforts continuels.

Soit donc, c’est un grand malheur de vouloir imiter Jésus à travers le prisme de la Torah – du chemin resserré. Mais c’est aussi un grand malheur de vouloir imiter Jésus au travers du prisme opposé, c’est-à-dire de la joie, du confort et de la réussite. C’est un grand malheur de dire que le Christ, qui s’est lui-même défini comme étant le chemin lorsqu’il disait : « Je suis le chemin » (jn 146), serait en définitive un personnage resserré, traumatisant et étroit : mais c’est aussi un grand malheur de dire que le Christ serait ce candide naïf laissant venir à lui tout et n’importe qui sur la route large des spiritualités à fleurs et petits anges. Celui qui pense que le Nazaréen est venu pour lui offrir le confort et le bonheur est tout autant dans l’erreur que celui qui pense que ses souffrances sont la marque de sa spiritualité. Le chemin du Christ, c’est le Tout-autre… Or voici ! ce Tout-autre est pour le terreux un inconfort resserré ici-bas, mais pour l’homme nouveau en train de sourdre, il est aussi une liberté spacieuse s’opposant directement à cette première étroitesse.

Auteur ; Ivsan

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